Aïe aïe aïe, pas facile de savoir comment réagir quand Minou fait ce qui représente pour vous une « bêtise » : il monte sur la table, vous fait un petit pipi en dehors du bac à litière, il griffe votre canapé tout beau tout neuf... Faut-il pour autant le punir pour éviter que cela se reproduise ? Eh bien, non, surtout pas ! Oust les punitions et les réprimandes, le chat ne les comprend pas et cela peut nuire à votre relation et les problèmes peuvent carrément empirer (je doute que c'est ce que vous souhaitez ;-) )!
NON, MINOU NE FAIT PAS DE BÊTISES
Le chat ne sait pas ce qu'est une bêtise, il n'a pas la notion de bien et de mal telle que nous l’avons nous les humains.
Quand Minou griffe, urine sur un lit ou un canapé, ou encore lorsqu'il grimpe sur nos meubles, il exprime tout simplement les comportements naturels de son espèce. Eh oui, notre petit félin est un grimpeur, un sauteur, pourquoi donc ne pourrait-il pas monter sur le plan de travail de la cuisine ou encore la table à manger ? Pareil pour ses modes de communication, le chat communique notamment avec ses odeurs, des signes visuels..., et c'est instinctif pour lui, il a besoin de marquer son chez lui en griffant et en faisant ses besoins dans des spots qui ont du sens pour lui.
Lorsque Minou griffe le canapé, il est simplement en train de baliser son espace de vie, en indiquant qu'il habite ici, passe régulièrement par là, etc., et accessoirement il affute ses griffes. Le canapé est généralement situé au milieu de la pièce de vie et est fait d'une matière sympathique à griffer, voilà pourquoi le chat à tendance à s'y « attaquer ».
Lorsqu'il fait pipi en dehors de la litière, si ce n'est pas lié à un souci de santé (ce qu'il faut toujours vérifier au préalable auprès du vétérinaire), c'est pour se rassurer car quelque chose le perturbe ou le stresse dans son environnement ou dans sa relation avec les autres chats ou les humains de la maison, il ne cherche ni à se venger, ni à vous provoquer.
Et si votre chat court se cacher avec un fameux air coupable après que vous l'ayez surpris en train d'uriner sur le lit, ce n'est pas parce qu'il sait que ce n'est pas bien, mais c'est parce qu'il sait que vous n'allez pas être très sympa avec lui et il se protège.
CHEZ LE CHAT, PAS DE CONCEPT DE PUNITION
Donc tout comme la notion de bêtise, celle de punition n'existe pas chez le chat non plus. Halte aux idées reçues : non la maman chat ne punit pas son petit lorsqu'elle le prend par la peau du cou. C'est quelque chose qu'elle fait, lorsqu'il est tout petit, pour le déplacer : soit le ramener dans le nid quand il s'est aventuré un peu trop loin, soit lorsqu'elle change son nid et toute sa portée de place. Il est donc tout à fait inutile de prendre son chat fermement par la peau du cou et le secouer lorsqu'il fait quelque chose qui vous déplaît.
D'autres punitions « classiques », n'ont pas forcément toutes l'air violentes et, pourtant, elles seront interprétées comme des agressions par votre chat : lui vaporiser de l'eau dessus, lui mettre une pitchenette sur le nez ou une petite tape sur les fesses, l'enfermer dans une pièce, lui crier dessus... Ces punitions sont incomprises et vécues comme des attaques par le chat qui va soit être stressé et avoir besoin de se rassurer, soit vous agresser en retour pour se défendre.
En punissant le chat, on augmente son niveau de stress et on risque d'amplifier le comportement non désiré. Prenons l'exemple de la malpropreté : votre chat fait ses besoins en dehors du bac pour se rassurer car il ne va pas bien, si vous le punissez alors qu'il va déjà mal, il ira donc encore plus mal et aura d'autant plus besoin de se rassurer en intensifiant sa communication. Ça peut vite devenir une histoire sans fin !
ON EST COMPREHENSIF ET ON SE PREOCCUPE DE SON BIEN-ÊTRE AVANT TOUT
Sachez que si le chat peut exprimer librement ses besoins naturels, il ne devrait pas développer de problèmes comme de la malpropreté, de l'agressivité ou des miaulements intempestifs.
Si votre chat a une litière bien gérée (un bac ouvert, dans un lieu de passage où sa communication peut être vue et lue et donc efficace avec un substrat sans parfum), une alimentation appropriée (de la nourriture à volonté afin de pouvoir effectuer ses 10 à 15 petits repas par jour), des griffoirs bien placés, de quoi jouer, grimper et voir ou avoir accès à l'extérieur, alors son environnement est adapté pour son bien- être.
ON EST PATIENT ET PERSÉVÉRANT
Si votre chat ou votre chaton n'a pas vraiment de problème de comportement mais qu'il fait des choses sacrément embêtantes comme monter sur la table lorsque vous mangez ou miauler à la porte de votre chambre pour vous réveiller trop tôt le matin, il faudra alors vous montrer plus têtu que lui.
Pour la table, descendez le systématiquement, gentiment, sans le regarder, vous pouvez aussi détourner son attention en lui lançant son jouet préféré pour le désintéresser de la table. Cela prendra un peu de temps, mais le chat finira par comprendre, qu'en votre présence, il n'y a rien d'intéressant à faire sur la table car il y est sans cesse délogé. Pour les miaulements la nuit, pareil, la patience est de mise, ignorez votre matou, mais ignorez le vraiment et il finira par perdre cette « mauvaise » habitude.
Il faut aussi avoir le réflexe de retirer les tentations : ne pas faire trainer de nourriture alléchante sans surveillance, bloquer les accès aux coins dangereux comme derrière le four ou la machine à laver pour un chaton, protéger la terre des plantes d'intérieur pour que le chat n'aille pas gratter dedans (en mettant des galets par exemple), etc.
ET SI MALGRÉ TOUT ON NE S'EN SORT PAS : PRENDRE RENDEZ-VOUS AVEC UN COMPORTEMENTALISTE
Si les difficultés perdurent ou sont plus complexes, n'hésitez pas à consulter un ou une comportementaliste qui pourra analyser l'environnement physique et relationnel de votre chat, son histoire et son caractère pour comprendre l'origine du comportement gênant et vous apporter des solutions adaptées à votre foyer.
Par Sara Tshimika, le 8 novembre 2020.
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